Actualité Monde Europe Les Ukrainiens vous regardent droit dans les yeux, et vous transpercent. Leur expression dit leur souffrance tous ont un ami au front, ou tombé pour le pays, leur détermination à lutter, mais aussi à rester humains, à aider ceux qui en ont besoin. Il faut pouvoir "répondre" à ces visages ils créent une "responsabilité", dirait le philosophe Emmanuel Levinas, qui passa une partie de sa jeunesse en Ukraine. Impossible d'oublier celui de Volodymyr Rashchuk, un ancien acteur qui a pris les armes dès le premier jour de la guerre, quand il raconte sobrement les horreurs découvertes à Boutcha ; des atrocités qui l'ont poussé à plonger dans l'enfer du Donbass, où il peut disparaître à chaque minute, pour repousser l'ennemi. Gravées aussi, les larmes de la mère de Teodor, un jeune homme de 21 ans mort à Mykolaïv, sous les missiles russes. Et sa fierté devant le courage de son enfant, jusqu'au bout. "Il vaut mieux mourir debout que de vivre à genoux", lui écrit-il, au crépuscule de sa courte vie. Partout où je suis allé, j'ai été frappé par la force de ce peuple. Petro, employé d'une exploitation agricole, près de Tchernihiv, qui a mis à l'abri du matériel en plein bombardements, au péril de sa vie. Yurko Didula, un ancien de Maïdan qui sillonne les villes dévastées pour aider à les reconstruire et réconforter la population. Sacha Ostapa, un journaliste qui a fourni aux habitants de Boutcha des informations indispensables à leur survie, et a facilité leur évacuation. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Ces entrepreneurs aussi, qui cherchent obstinément des solutions pour maintenir l'activité, tout en soutenant l'armée et leurs salariés sous les drapeaux, forcent le respect. "Nous n'avons pas d'autre choix que de gagner. Si nous y parvenons, beaucoup de choses seront possibles ! Sinon, je ne sais pas à quoi ressemblera la vie ici...", souffle Vitaly Sedler, le patron d'un géant informatique. Lui aussi, a un regard qui oblige. Tous ces regards disent la même chose "Nous ne nous rendrons jamais. Nous nous battons pour défendre notre pays, mais aussi pour vous ne nous laissez pas tomber !" Cet article est issu de notre numéro spécial "Nous, les Ukrainiens", en kiosques le 24 août, en partenariat avec BFMTV. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxContinuonsces luttes féministes pour que le 8 mars 2021 soit un jour en France où toutes les personnes opprimées s'arrêtent ! Grèves, blocages, occupations, construisons un rapport de force Sans doute apprendras-tu plus tard, cher Arthur, qu’il est des questions que l’humanité se pose depuis toujours et auxquelles nulle réponse n’a jamais été apportée. Celle que tu viens d’émettre fait partie de celle-là . Certains philosophes, psychologues ou scientifiques notamment ont tenté d’y apporter une réponse liée à ce qu’ils percevaient comme une nature » de l’homme, c’est-à -dire quelque chose qui serait son propre, qui le définit. Ils constatent, en effet, que toutes les sociétés humaines, anciennes et modernes, simples ou sophistiquées, ont pratiqué la guerre. D’autres ont aussi risqué une comparaison avec les animaux ceux-ci aussi s’affrontent. Pourtant, beaucoup doutent qu’une telle nature » existe réellement et constatent aussi que beaucoup d’humains sont pacifiques et haïssent la guerre et la violence. Tous les hommes, non, n’aiment pas la guerre et on peut raisonnablement penser que la plupart préfèrent vivre en paix. Ils ont d’ailleurs construit des institutions et écrit des lois pour tenter d’y parvenir. Il y eut même dans cette tentative des succès importants l’Europe notamment, longtemps le continent le plus dévasté par la guerre, aujourd’hui en paix. Les bonnes idées des enfants pour vivre en paix ? 1 jour, 1 question. Autant la violence est, dans bien des cas, une disposition individuelle, autant la guerre est d’abord un phénomène social et politique. Un de mes professeurs de philosophie disait, il y a quarante ans Les animaux se battent, mais les hommes se combattent ». Autrement dit, les hommes se battent ensemble ; ils désignent l’adversaire et, d’une certaine façon, le reconnaissent. On dit parfois que c’est le fait d’identifier et de nommer un ennemi qui les constitue comme groupe, comme peuple ou comme nation. Je ne reprends certes pas à mon compte ces affirmations, mais tu verras plus tard, cher Arthur, qu’il existe toute une littérature guerrière qui repose sur ces suppositions, en particulier la dernière. Cette littérature – souvent de mauvaise qualité – traduit bien cet amour de la guerre à laquelle ta question fait écho. Sans pouvoir ici, car cela serait très long et compliqué, te décrire tous les types de guerre, il faut aussi comprendre que les guerres obéissent à des motivations. Certains États décident de faire la guerre pour conquérir des territoires afin d’accéder à des richesses qu’ils n’ont pas. D’autres entreprennent une guerre parce qu’ils disent – ce qui est généralement faux – se protéger d’agressions éventuelles. D’autres encore veulent se libérer de la soumission imposée par un autre pays. Et certains dictateurs, enfin, font la guerre pour la guerre, par amour de la destruction et haine des lois internationales. Read more Arthur, 6 ans Comment une guerre commence ? » Malheureusement, tant que cet esprit demeurera, même les nations civilisées devront continuer à se préparer à la guerre. Regarde les résistants et les Alliés qui ont lutté contre la guerre imposée à l’Europe et au monde par l’Allemagne nazie. Nous avons dû lui faire la guerre pour éviter nous-mêmes d’être exterminés ou asservis. Beaucoup estiment d’ailleurs à raison que, si nous avions réagi plus tôt, par une guerre précisément, nous aurions pu vaincre plus vite Hitler et éviter des dizaines de millions de morts. Cette leçon demeure hélas vraie aujourd’hui. Ainsi, les philosophes et les spécialistes des questions internationales discutent à l’infini des notions de guerre juste » et de guerre injuste ». Toutes les guerres ne sont pas motivées par des passions destructrices, mais peuvent être justifiées par la nécessité d’éviter encore plus de guerres et de victimes. Car je ne voudrais pas t’inquiéter, cher Arthur, mais il est fort probable que tes camarades et toi vivrez encore et toujours dans un monde de guerres. C’est notre responsabilité à nous, adultes des pays libres et pacifiques, de faire en sorte que je me trompe. Diane Rottner, CC BY-NC-ND Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à tcjunior Nous trouverons une scientifique pour te répondre. Illustration Diane Rottner. Nousne connaissons pas les réponses à ces questions, car nous n’avons guère eu besoin d’y répondre depuis la fin de la Guerre froide. On pourrait arguer que les attentats du 11 septembre 2001 ont été l’occasion de se reposer ces questions, et que les pays occidentaux y ont d’abord réagi en affichant un large front uni. Les derniers mois ont été marqués par plusieurs phénomènes inédits un confinement simultané de plus de la moitié de la population mondiale en raison de la pandémie de Covid-19, et une mobilisation mondiale contre toutes les formes de discrimination et de racisme, après le meurtre brutal de George Floyd aux États-Unis. Y aurait-il un lien entre ces événements ? Les privations imposées à nos libertés pendant le confinement ont-elles permis une prise de conscience des inégalités et injustices inhérentes à nos sociétés ? Une nouvelle conscience morale ? Nous proposons d’examiner cette question à la lumière de la morale existentialiste de Simone de Beauvoir, autrice de Pour une morale de l’ambiguïté, qui dans l’immédiat après-guerre proposa une éthique mettant en avant l’incertitude et l’ambiguïté de la condition humaine comme fondement d’une nouvelle éthique basée sur la lutte pour la liberté de tous. Son œuvre est une ressource pour puiser la force de vivre et des raisons d’agir » dans la conscience de notre condition et des liens qui nous relient aux autres. De la vulnérabilité à l’engagement Les épidémies, comme les guerres et les situations d’extrême urgence sont des événements qui bouleversent radicalement la vie collective et individuelle, nous mettant face à notre vulnérabilité, notre impuissance et nos inévitables échecs moraux. En temps de crise, des vies et des libertés sont perdues, nous ne pouvons pas sauver tout le monde, nous ne pouvons pas respecter l’ensemble de nos valeurs. Nous devons renoncer à certaines de nos libertés, voire à certains de nos principes moraux les plus fondamentaux. Nous nous trouvons confrontés à des dilemmes insolubles, et ainsi à une conscience aiguë de l’ambiguïté de notre condition nous croyions pouvoir décider de notre vie, nous nous rendons subitement compte que des événements externes peuvent anéantir l’ensemble de nos projets. Il y a de quoi succomber au désespoir. Beauvoir nous rappelle cependant que cette conscience de l’ambiguïté de notre existence, et de sa vulnérabilité, peut et doit être le point de départ pour une nouvelle manière de penser la morale, qui met la valeur de la liberté humaine au centre de nos préoccupations. Lorsque les circonstances extérieures économiques, sociales ou politiques pèsent sur nous, il est facile de tomber dans la résignation et de fuir notre responsabilité. Une vie pleinement morale, cependant, doit être une existence authentiquement assumée – ou comme le disait Kierkegaard, une existence dans laquelle nous nous voyons comme concernés par le sort des autres et le monde qui nous entoure. Ou encore comme le dit Beauvoir L’homme ne peut trouver que dans l’existence des autres hommes une justification de sa propre existence. » Or, la période de confinement a certes été l’occasion d’une privation de liberté, mais elle a également été l’opportunité de voir se développer de nouvelles solidarités et des mobilisations exceptionnelles. Celle qui se poursuit aujourd’hui contre le racisme et la discrimination est encore une preuve que nous ne pouvons et ne devons pas nous soucier uniquement de nous-mêmes, et que les vulnérabilités individuelles et les injustices sociales sont le problème de tous. Penser la liberté pour se soucier d’autrui Aujourd’hui, nos portes et nos frontières commencent lentement à rouvrir ; plus de la moitié de la population mondiale s’est trouvée ou se trouve encore en confinement, coupée de l’espace public et des autres. Cette situation a révélé de nombreuses inégalités, et en a créé de nouvelles ; pour la première fois depuis sa création, l’indice de développement humain est en baisse, avec 265 millions de personnes qui risquent de faire face à une crise alimentaire majeure, des pertes d’emplois et de revenus, et un recul de l’accès à l’éducation. Dans certains pays, le confinement aura été un prétexte pour réprimer les oppositions politiques, dans d’autres – comme en Inde – il a provoqué des exodes de masse. Et dans d’autres encore, comme aux États-Unis, il a révélé au grand jour les inégalités sociales en matière de conditions de vie et d’accès aux soins. Dans un tel contexte, la question de la valeur de la liberté individuelle devient d’autant plus importante. Comment préserver notre liberté, alors même que nous savons devoir faire des sacrifices pour le bien public ? Comment lutter pour la liberté des autres, alors que la nôtre est déjà mise à mal ? Cependant, c’est précisément dans ces moments d’impuissance, Beauvoir nous le rappelle, que nous prenons conscience du fait que notre liberté ne peut jamais valablement s’accomplir dans l’isolement. Penser notre liberté, c’est aussi reconnaître que nos vies et nos possibilités sont inextricablement liées à celles de tous les autres. Si cette dépendance peut nous effrayer, parce qu’elle est synonyme de fragilité, c’est aussi l’occasion de développer une autre manière de penser la communauté comme une pluralité des hommes concrets, singuliers » dans leur diversité. C’est aujourd’hui que nous agissons Aujourd’hui […] nous avons bien du mal à vivre, parce que nous sommes trop appliqués à déjouer la mort, » écrivait Simone de Beauvoir en 1947. Cette affirmation vaut tout autant à l’heure actuelle, même si la situation n’a rien de comparable avec l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et des camps de la mort. Aujourd’hui comme alors, cependant, il est nécessaire de mobiliser nos ressources pour sauver des vies et conditions de vie, et de lutter pour la dignité de la vie humaine. Aujourd’hui comme alors, les iniquités de quelques-uns et l’indifférence ou l’inaction de la majorité créent les conditions qui permettent à la haine et la discrimination de proliférer. Face à cette situation, l’éthique semble mise à mal. Dans un tel contexte, il peut nous sembler que nos choix sont limités ; nous devons faire des sacrifices, accepter des compromis. Nous constatons de plus en plus les inégalités entre les plus favorisés et les plus défavorisés au sein de notre société, entre les privilégiés et les laissés pour compte. Cette situation nous renvoie à notre impuissance, et la tentation peut être grande de jeter l’éponge et de déclarer forfait. Le message de Beauvoir est cependant tout autre quel que soit le contexte, aussi impossible, semble-t-il, c’est aujourd’hui que nous vivons et agissons, ce sont nos décisions et nos actions actuelles qui détermineront le monde de demain. Il ne faut pas attendre des jours meilleurs, la paix ou l’accalmie, pour lutter pour le monde que nous voulons voir advenir. Ce sont nos choix et actions à chaque moment qui déterminent le cours de l’histoire. En insistant sur le fait que notre liberté dépend de celle de tous les autres, elle souligne également que notre tâche doit être de lutter pour réduire les inégalités et mettre fin à des situations qui empêchent les autres de faire des choix libres. L’éthique, selon Beauvoir, ne peut jamais avoir de sens dans un contexte de repli sur soi. Vulnérabilité et espoir Mais comment agir et choisir alors que notre champ d’action est si limité ? Ce fut aussi la question pour Beauvoir, en temps de guerre, où même respirer pouvait devenir une forme de collaboration coupable lorsque ne pas résister contre l’oppression équivaut à perpétuer des systèmes inacceptables. Bien de choses ne dépendent pas de nous, c’est cette conscience profonde qui est au cœur de la morale existentialiste. Mais ce qui dépend toujours de notre pouvoir, c’est la manière dont nous nous engageons concrètement dans nos rapports aux autres. Comme Beauvoir nous le rappelle, il est facile de s’endormir au malheur d’autrui et de le compter pour peu », surtout lorsque nos propres vies ou intérêts sont en jeu. Aujourd’hui, la revendication de liberté résonne dans toutes les bouches, mais encore faut-il bien déterminer pour quelle liberté nous voulons lutter. Certains y font appel pour décrier le port du masque ou manifestent contre les mesures de prophylaxie – illustrant une dangereuse tendance à objectifier la valeur de la vie humaine, et à privilégier des considérations individuelles au bien collectif. Mais en même temps, la très forte mobilisation contre la discrimination, portée largement par des personnes qui n’ont jamais manifesté et ne s’étaient jamais considérées comme concernées jusqu’alors, par les privilégiés » comme le disent certains suivant la formule de Beauvoir, montre une autre tendance moderne celle de la revendication d’une vraie liberté pour tous, celle qui vise à garantir des conditions de vie dignes et équitables. Si la guerre, la maladie et la mort nous rappellent que nous sommes bien peu de choses dans ce vaste monde, que nos existences sont vulnérables et nos choix limités, Beauvoir nous invite à comprendre que cette reconnaissance même est la source d’une nouvelle prise de conscience de la valeur de notre existence et de celle des autres. Tirant les leçons des horreurs de la guerre, Beauvoir nous lance un message d’espoir pour notre époque [C’]est parce qu’il y a un vrai danger, de vrais échecs, une vraie damnation terrestre, que les mots de victoire, de sagesse ou de joie ont un sens. Rien n’est décidé d’avance et c’est parce que l’homme a quelque chose à perdre et qu’il peut perdre qu’il peut aussi gagner. » Aujourd’hui, nous avons tous hâte de sortir de la crise, de retrouver notre liberté » et la vie normale ». N’oublions cependant pas dans cette précipitation les leçons de Simone de Beauvoir et celles de nos expériences collectives des derniers mois notre liberté ne peut jamais être garantie que si nous travaillons également pour la liberté de tous, et ce travail passe par les choix et les actions concrètes de chacun. Certainsdisent que nous voulons détruire l’Ukraine, « ce n’est pas du tout le cas », a-t-il insisté: « Ce que nous brûlons en Ukraine, c’est le néonazisme et le nationalisme qui sont devenus une menace directe pour nous et les habitants du Donbass. » Dans ce contexte, a encore relevé M. Nebenzia, les Occidentaux tentent de convaincre le monde que « la solution Le monde est confronté à une flambée des prix alimentaires inédite pour la décennie passée. Les épisodes de sécheresse, les catastrophes naturelles ainsi que l’augmentation des prix de l’énergie avaient déjà entraîné une hausse drastique des prix l’année dernière. Un seul homme porte la responsabilité du niveau sans précédent qu’atteignent aujourd’hui de nouveau les prix alimentaires Vladimir Poutine. Le président russe mène une guerre d’agression injustifiée contre l’Ukraine. Il y ordonne le bombardement d’habitations et de maternités tout comme l’assassinat d’hommes, de femmes et d’enfants. Et il est responsable du fait que des habitants du monde entier souffrent de la faim à cause de cette guerre d’agression. Car l’Ukraine est l’un des plus importants greniers du monde. Des silos à grain, des tracteurs et des champs sont délibérément détruits par l’armée russe. Les agriculteurs ukrainiens ne peuvent plus semer à cause de la guerre. La faim est employée en tant qu’outil de guerre. En février, la Russie a interrompu ses propres exportations de nombreuses sortes de guerre en Ukraine risque donc également d’anéantir les moyens de subsistance des habitants sur le continent africain, dans le monde arabe ainsi que dans d’autres parties du monde qui importent une grande partie de leur blé d’Ukraine et de Russie, du blé en provenance de ports qui ne sont plus accessibles actuellement. Depuis le début de la guerre, les prix mondiaux du blé ont augmenté d’un tiers et le prix des engrais qui était d’ores et déjà très élevé a connu une hausse encore plus Russie prétend que ce sont les sanctions européennes envers Moscou qui ont engendré cette augmentation du prix du blé. Or, aucune des sanctions ne cible directement l’approvisionnement en nourriture. L’Europe et l’Occident ont répondu à la guerre d’agression du président Vladimir Poutine en établissant des sanctions spécifiquement dirigées contre les architectes russes de cette destruction. Nous ne voulons pas de guerre, ni celle-ci, ni aucune autre guerre. Car nous sommes attachés à la foi, exprimée par la communauté internationale dans la Charte des Nations Unies, dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ». Et les opposants à cette guerre sont également nombreux en Russie. Le président Vladimir Poutine le sait aussi. C’est justement la raison pour laquelle il a décrété que cette guerre n’a pas le droit d’être qualifiée comme telle dans son qui se produit dans un coin du monde a des répercussions immédiates à un autre endroit. Nous devons donc assumer ensemble, en tant que communauté internationale, des responsabilités les uns pour les autres. Cela commence par la crise du climat que nous ne saurons surmonter qu’ensemble. Et c’est également le cas pour cette guerre. La guerre d’agression du président Vladimir Poutine n’est pas un sujet qui concerne uniquement l’Europe ou l’Occident. Elle nous touche tous en affaiblissant le droit international, ce qui porte un coup à la sécurité de notre monde, ainsi qu’en provoquant une hausse des prix du blé, qui attise la faim, la souffrance et l’instabilité. Rester neutre n’est pas une solution, c’est un luxe qui se traduit par la en Allemagne, ferons en tout cas tout ce qui est en notre pouvoir pour que d’autres personnes innocentes n’aient pas à souffrir de la guerre d’agression du président Vladimir Poutine. Nous continuerons d’une part à nous engager en faveur d’un commerce international ouvert et transparent, permettant une distribution juste des denrées alimentaires. Le stockage et les embargos, même s’ils s’expliquent dans certains cas, ne font en effet qu’aggraver la situation pour tous. L’Allemagne poursuit d’autre part ses efforts afin de lutter directement contre la guerre et la dénutrition à travers le monde nous sommes le deuxième pays donateur d’aide humanitaire et le deuxième bailleur de fonds du Programme alimentaire mondial. Ces dernières années, nous avons investi tous les ans environ deux milliards d’euros dans le monde en faveur de l’alimentation et du développement rural. Et nous allons cette fois aussi déployer toutes nos forces pour atténuer les répercussions de la guerre céréalière. Car nous avons tous intérêt à ce que la guerre d’agression du président Vladimir Poutine n’occasionne pas encore plus de souffrance, de famines et de crises que ce n’est actuellement le cas. Nous devons y œuvrer ensemble. Par Katja Keul, Ministre adjointe aux Affaires étrangères, et Niels Annen, secrétaire d’État parlementaire auprès du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement Eradiquerpar tous les moyens possibles les spams qui encombrent nos boîtes de courrier électronique. Résister à la tentation de répondre instantanément à toutes les sollicitations. Eteindre notre téléphone portable ou le mettre en mode silencieux le plus souvent possible (le répondeur gardera la trace des appels importants).
Alors que la fin de la Seconde Guerre mondiale approchait, la production de masse de la pénicilline, antibiotique fraîchement développé, a permis de sauver de nombreux soldats en éliminant les bactéries qui infectaient leurs blessures. Depuis lors, de nombreux autres antibiotiques ont permis de traiter avec succès une grande variété d’infections d’origine bactérienne. Cependant, si les antibiotiques fonctionnent contre les bactéries, ils ne sont pas efficaces contre les virus. Pour éliminer ces microorganismes, il faut des antiviraux. Depuis que la pandémie de Covid-19 s’est installée, chercheurs et entreprises pharmaceutiques s’efforcent de trouver un antiviral qui fonctionne pour lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2 à l’origine de la maladie. Pourquoi avons-nous si peu d’antiviraux à notre disposition ? La réponse est à chercher du côté de la biologie elle réside dans le fait que les virus utilisent nos propres cellules pour se multiplier. Il est donc difficile les tuer sans tuer du même coup nos propres cellules. Les antibiotiques exploitent les différences humain-bactérie Ce sont les différences entre les cellules bactériennes et les cellules humaines qui rendent possible l’utilisation des antibiotiques. Les bactéries sont des formes de vie autonomes, des cellules qui peuvent vivre de manière indépendante, sans avoir besoin d’un organisme hôte. Si elles sont, par certains côtés, similaires à nos cellules, elles en diffèrent également par de nombreuses caractéristiques. Contrairement aux cellules humaines, les bactéries possèdent par exemple une paroi cellulaire rigide constituée d’un composé appelé peptidoglycane. Les cellules humaines en sont dépourvues, et c’est cette différence qui permet d’utiliser la pénicilline contre les bactéries cet antibiotique interfère en effet avec la construction de la paroi cellulaire bactérienne. Les antibiotiques qui, comme la pénicilline, empêchent les bactéries de fabriquer du peptidoglycane peuvent inhiber donc inhiber la multiplication des bactéries sans nuire aux cellules des êtres humains qui consomment ces médicaments. On parle de toxicité sélective. Les virus piratent nos cellules pour se répliquer Contrairement aux bactéries, les virus ne peuvent pas se répliquer de manière indépendante ils ont besoin pour cela d’une cellule hôte. Il existe de ce fait un débat, qui n’est toujours pas tranché, autour de la question de l’appartenance des virus au monde vivant. Pour se répliquer, les virus pénètrent dans une cellule et en détournent la machinerie. Une fois à l’intérieur, certains virus restent dormants, d’autres se répliquent lentement et s’échappent progressivement des cellules, sur une longue période, d’autres enfin font rapidement tellement de copies d’eux-mêmes que la cellule hôte éclate et meurt. Les particules virales nouvellement répliquées se dispersent alors, et infectent de nouvelles cellules hôtes. Tout traitement antiviral qui intervient à une étape ou une autre du cycle de vie » du virus peut s’avérer efficace. Le problème est que si un tel médicament cible un processus de réplication qui est également important pour la cellule hôte, il est probable qu’il soit également toxique pour les cellules humaines. Pour schématiser il est facile de tuer des virus, mais il est beaucoup plus difficile de parvenir dans le même temps à maintenir les cellules du patient en vie… Les antiviraux efficaces ciblent et perturbent un processus ou une structure propre au virus, empêchant ainsi la réplication virale tout en minimisant les dommages pour le patient. Mais plus le virus est dépendant de la cellule hôte, moins ces cibles spécifiques sont nombreuses. Et malheureusement, la plupart des virus ne présentent que très peu de cibles pouvant être ciblées différentiellement. Le Remdesivir est l’un des antiviraux dont les chercheurs ont évalué l’efficacité contre le SARS-CoV-2, avec des résultats mitigés. Ulrich Perrey/Pool/Reuters Une autre difficulté est que les divers virus existants varient beaucoup plus les uns par rapport aux autres que les diverses espèces de bactéries entre elles. Ces dernières ont toutes des génomes constitués d’ADN double brin et se répliquent indépendamment en grossissant puis en se divisant en deux, comme les cellules humaines. Les virus présentent quant à eux une extrême diversité certains ont des génomes faits d’ADN tandis que d’autres ont des génomes constitués d’ARN ; chez certains le matériel génétique est constitué par des acides nucléiques l’autre nom de l’ADN et de l’ARN dont la structure est simple brin, tandis que chez d’autres ces acides nucléiques sont double brin. Il est donc pratiquement impossible de créer un médicament antiviral à large spectre qui serait efficace contre différents types de virus. Quelques success stories » d’antiviraux Il existe cependant des différences dont l’exploitation a permis d’engranger quelques succès. La grippe A en est un exemple. Le virus responsable de cette forme de grippe est capable de leurrer les cellules humaines pour pénétrer à l’intérieur. Une fois entré dans nos cellules, le virus doit se déshabiller », c’est-à -dire enlever sa couche extérieure pour libérer son ARN, qui sera ensuite transporté vers le noyau de la cellule, où commencera la réplication virale, autrement dit la multiplication du virus. Une protéine virale appelée protéine M2 matrix-2 protein » en anglais est l’élément clé de ce processus elle joue un rôle facilitateur dans la cascade d’événements qui aboutit à la libération de l’ARN viral. Les chercheurs ont supposé que si un médicament était capable de bloquer la protéine M2, l’ARN viral ne serait plus capable de quitter la particule virale pour atteindre le noyau de la cellule. Logiquement, l’infection s’arrêterait. Cette approche s’est avérée fructueuse l’amantadine et la rimantadine ont été les premiers antiviraux ciblant la protéine matrix-2 à remporter de succès contre ce virus. Le Tamiflu est un médicament antiviral qui ralentit la propagation de la grippe chez l’être humain. Pour l’instant, nous ne disposons d’aucun efficace pour traiter les patients atteints de Covid-19. Narong Sangnak/EPA Le Zanamivir Relenza et l’oseltamivir Tamiflu, des médicaments plus récents, ont également permis de traiter des patients infectés par les virus de la grippe A ou de la grippe B. Ils agissent en bloquant une enzyme virale clé, empêchant la libération du virus par la cellule et ralentissant la propagation de l’infection dans le corps, ce qui minimise les dommages causés par l’infection. Identifier ce qui fait la spécificité du SARS-CoV-2 La mise au point d’un vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2 pourrait s’avérer compliquée. Il est donc important de tenter en parallèle de trouver des antiviraux qui permettent de traiter efficacement les patients atteints de Covid-19. Pour y parvenir, connaître les subtilités de la biologie du SARS-CoV-2 est important, en particulier concernant ses interactions avec les cellules humaines. Si les chercheurs parviennent à identifier des éléments spécifiques à sa survie et sa réplication, ils pourront les exploiter comme autant de points faibles pour mettre au point un traitement antiviral qui aura toutes les chances d’être efficace. Cette publication a reçu le soutien du Judith Neilson Institute for Journalism and Ideas.
opSp.