Martin Puech Ce sentiment de libération. J’étais dans les tribunes, juste derrière les mecs qui ne jouaient pas. On avait le téléphone à portée, on voyait qu’il y avait 9 à 12 à Jean-Dauger. Et je me suis dit p… mais ça va se jouer à 1 point. Qu’est-ce qu’on est c… d’avoir laissé filer autant de bonus….» Et puis là on marque, mais c’était qu’un demi-soulagement dans la mesure où ça jouait encore à Bayonne. C’était les montagnes russes, on est passés par toutes les émotions. Après, c’est l’issue parfaite. Lorsque vous évoquiez ces points laissés en route, lequel vous est prioritairement...Martin Puech Ce sentiment de libération. J’étais dans les tribunes, juste derrière les mecs qui ne jouaient pas. On avait le téléphone à portée, on voyait qu’il y avait 9 à 12 à Jean-Dauger. Et je me suis dit p… mais ça va se jouer à 1 point. Qu’est-ce qu’on est c… d’avoir laissé filer autant de bonus….» Et puis là on marque, mais c’était qu’un demi-soulagement dans la mesure où ça jouait encore à Bayonne. C’était les montagnes russes, on est passés par toutes les émotions. Après, c’est l’issue parfaite. Lorsque vous évoquiez ces points laissés en route, lequel vous est prioritairement venu à l’esprit ? J’ai tout de suite pensé à ce match du Racing 29-35, juste avant. On choisit la touche, ils font tous 3 mètres, et nous on n’a plus Luke Whitelock, ni Matt. Après, ils l’ont senti comme ça, donc pourquoi pas. Il y a aussi eu Toulouse à la maison 16-22, le match à Brive 19-13 où ils prennent deux rouges… Faudra s’en servir pour l’année prochaine. Votre blessure, et la prise de recul qu’elle impose a-t-elle rendue cette fin de saison plus pénible à vivre encore ? Oui, il y a une forme de frustration. Quand tu ne joues pas parce que c’est des choix ou que tu es suspendu, tu te dis que c’est l’histoire de deux-trois semaines. Moi, je savais que j’allais rester sur le bord, comme un con, jusqu’à la fin. On essaie d’aider comme on peut, je motivais les mecs, je faisais même des pronos » en leur disant que telle ou telle équipe allait perdre et qu’on allait s’en sortir. Après, ça changeait un peu tous les week-ends. Dans mon tableau de marche, par exemple, la victoire de Bayonne à Toulouse n’était pas prévue rires. Cela a perturbé mes plans. Cette saison, les tauliers ont clairement fait défaut. Vous en étiez un. Considérez-vous que ce genre de cadre a manqué à la Section sur cette fin de saison ? J’ai un peu de mal avec ça. Il y a des joueurs qui m’ont impressionné de par leur aura, comme Julien Pierre. Pour moi, lui était un vrai taulier. De par son rôle au sein de l’équipe comme auprès des arbitres. Pour moi, il était essentiel. Il faisait le lien entre le staff et les joueurs, et sur le terrain, quand il parlait à l’arbitre, il était particulièrement respecté. C’est vrai que ça nous manque, ici. C’est un boulot qu’il faut faire avec les arbitres, et je pense que Sébastien Piqueronies a entamé ce travail de sape avec eux, en les faisant venir un par un ici, toutes les semaines. Après, c’est une politique de lobbying très intelligente. Moi je suis plus dans l’optique de tous me les foutre à dos rires. Mais c’est pas la bonne option. C’est plus facile d’être cadre quand ça gagne et que tout va bien. Il y a également eu ces nombreux errements défensifs qui ont plombé la saison… Quand tu vois qu’à tous les matchs, on en prend minimum 25 ou 30, c’est effectivement qu’il y a un souci de structure, de technique ou de fatigue, parce qu’on a quand même des mecs comme Gio Habel-Kuffner et Luke Whitelock qui se sont tapés toute la saison. Justement, qu’avez-vous pensé de la troisième ligne qui a bien tenu la baraque en fin de saison Tagitagivalu, Whitelock, Habel-Kuffner ? C’était la meilleure possible. Lekima c’est un bébé Yato », c’est un potentiel physique incroyable. Gio, c’est un perforateur de fou, et Luke, c’est un défenseur énorme. Elle est plutôt bien équilibrée. Il nous manque cependant ce profil de gratteur. Ugena s’en rapproche néanmoins un peu. Toutes les équipes ont des mecs qui grattent tout le temps. Et nous, gratter, ça nous rapporte quoi ? Six points, deux pénalités par match ? Ça ne suffit pas. Comment expliquez-vous que Pau a perdu 10 fois de 6 points ou moins ? Pas évident à expliquer. Il doit y avoir une partie de mauvaises décisions, de mauvais choix tactiques, après, il doit aussi y avoir un certain déficit d’expérience, de sang-froid dans les moments importants. Lors de ma première saison ici, le championnat bascule bien parce qu’on bat Clermont sur la dernière action. Pareil pour le match de La Rochelle. Tandis que cette année, ça a plutôt basculé du mauvais côté. Pour vous, ce changement de staff en cours de saison était-il nécessaire ? Et qu’est-ce que ce renouveau a insufflé ? Je pense que c’était nécessaire. Une grande partie de l’effectif n’adhérait plus au discours. Et quand je vous dis une grande partie de l’effectif, je pense à des joueurs clés, qui ne se sentaient pas bien. Il fallait changer. Ça aurait peut-être dû être fait après la période blanche liée à la Covid. C’était sous-jacent. Tu finis une saison en étant à moitié sauvée par la Covid, et tu gardes un staff qui était déjà affaibli et qui n’avait pas de résultats extraordinaires. Du coup, t’as pas non plus beaucoup de renouvellement au sein de l’effectif, et tu repars dans la même dynamique. Même si tu commences pas trop mal, après, c’était plus compliqué dans les moments difficiles. Malgré tout, ce changement a été payant, mais on a eu chaud. Je tire en tout cas mon chapeau au trio Domingo, Lanne-Petit, Tito, qui a assuré pendant quatre mois, après un parachutage pas évident à assumer. Quel a été leur apport ? La décision de se séparer des entraîneurs venait des joueurs, on l’avait voté. On s’est fait un espèce de pacte entre nous. C’était à nous d’assumer. Une grande partie des joueurs se sentait redevable et était obligée de faire le taf ». On a aussi aidé ce trio à bien fonctionner. C’était un travail collectif. On a pris des décisions. L’idée, c’était surtout de ne se rendre compte que deux semaines après, on avait fait une connerie. L’arrivée de Sébastien Piqueronies a-t-elle été décisive dans l’obtention du maintien ? Je pense que oui. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le recul qu’il a tout de suite pris. Il était d’une froide sérénité, malgré les bons résultats de la concurrence. Après la victoire de Bayonne à Toulouse, tout le monde se disait mais c’est pas possible, on s’est fait entuber. » Et lui, il avait un projet, il n’a pas dérogé à sa ligne de conduite. On avait prévu un ou deux matchs, il est resté dans le plan, il a gardé son cap. Forcément, quand tu vois qu’un mec avance, et que quoi qu’il arrive, il trace sa route, tu suis. Il arrive à faire abstraction de toutes ces émotions. C’est vraiment ce que je retiens On a aussi l’impression que le courant passe particulièrement bien avec Thomas Domingo et Geoffrey Lanne-Petit ?